On s'ra jamais meilleurs ou pires que ces gens... |PV|

Messages : 197 Points de Création : 3996 Date d'inscription : 24/08/2013

L'Arbre-Horloge étendait au-dessus de moi ses larges branches, me procurant la fraîcheur que j'étais venu rechercher en ce coin reculé des Terres. Il faut dire que je n'ai pas besoin de beaucoup de branches pour réussir à faire de l'ombre à mon petit corps. Mais passons. J'entendais au-dessus de ma tête l'Horloge égrener ses secondes, son temps... Le temps qui passe. Quelle nostalgie, de le voir passer, et surtout d'avoir un instrument pour vous le rappeler ! Mais l'Arbre était le seul endroit tranquille de la forêt...

Et, surtout, il n'est pas pollué par les chevaux Divins, n'est-ce pas ? C'est surtout dans ce but que tu viens là. A défaut d'être tranquille, tu es certain de ne rencontrer que des équidés "comme toi". Il est vrai que seuls vous pouvez retrouver cet endroit dans les méandres des bois. Le Lutin l'a fait ainsi. Et tu te devrais de le remercier, autrement que par ta constante mauvaise humeur.

Tu vois, très chère Voix, tu as tort. Enfin, par sur la raison du choix d'endroit. Simplement sur l'aspect tranquille de cet arbre. AU bout, je vois une silhouette arriver. Un Cheval, bien évidemment. En humant l'air, je rectifie mes pensées. Une jument. Baie, ou du moins de la même couleur. Au-dessus de moi, un cliquetis me prouve enfin la Légende de l'Horloge : elle change bien d'heure selon les équidés qui veulent bien se présenter à elle. Je repose ma tête ébène sur mes pattes roses et noires, espérant sans vraiment le croire qu'elle croira que je dors...

Messages : 85 Points de Création : 3958 Date d'inscription : 10/08/2013

Je m'approcha . J'avais erré dans une forêt , et puis , après avoir longtemps marché , j'avais vu , au loin , un grand arbre . L'ont pouvais également y voir accrocher cette chose que l'ont appelait "horloge" qui disait le temps . Mais ce temps , il ne faut jamais s'y fier . Cette horloge le montre bien : elle n'est jamais à l'heure ! Je regarda , cet endroit qui m'étais inconnu . Il n'y avait personne . Au moins , je serais tranquille ici . Ah ! Il y a un petit cheval , ici . Il dormait , de toute façon . Je m'approcha et le regarda . Il était de ceux qu'avait hérité des couleurs . Complètement moche . Mais lui , ça lui allait plutôt bien . Du moment qu'il n'ait pas de corne ni d'ailes . J'eut soudainement l'impression que ce petit être ne dormait pas vraiment . Je lui dis :

- Si tu ne dors pas , ai au moins le courage de me dire ton nom , petit cheval .

Je n'arrêtait pas de le fixer d'un air dédaignant . Prêt à parer à toute éventualité . Une petite partie de moi me disait que ce cheval n'était pas méchant . Mais cette petite partie de moi m'avais bien souvent fait défaut ...

Messages : 197 Points de Création : 3996 Date d'inscription : 24/08/2013

Je sens, avec beaucoup d'amusement, que tu te retiens pour ne pas sauter violemment sur l'inconnue. Petit cheval ? Hum. Tu es un poney, je te le concède. Mais, justement, le terme "poney" est arrivé pour parer à ce qualificatif fort peu glorifiant. "Petit" ? Par la taille, bien entendu. Et la jument ne se rend pas compte à quel point elle l'est aussi, "petite", en s'amusant à te le souligner. Pour un peu, tu aurais laissé ces mots sortir de ta bouche. Mais tu n'es pas violent. Simplement pas amical, et solitaire. Tel que je te connais, tu vas te contenter de l'ignorer, ou à la limite de la remballer...

Hum. Suis-je vraiment devenu si prévisible que ça au fil des ans, Petite Voix ? Tu me diras, tu es la seule à me connaître, j'ai tellement peu de contacts dans ce monde. Ce vaste monde, trop grand pour un petit spécimen comme moi. Et surtout trop désagréable pour un asocial de ma sorte. Levant la tête, ouvrant mes yeux, cruellement marrons au milieu de tant de mélanges de couleurs étranges, je regarde la jument. Grande, bien évidemment. Typée, aussi. Elle, elle ressemble à quelque chose, contrairement à moi. Je pousse un soupir, pas trop long pour ne pas avoir l'air ridicule, mais juste assez pour qu'elle comprenne bien que je ne lui réponds pas de gaieté de coeur.

- Aucun équidé qualifié de la sorte n'accepterait de te répondre, jument moyenne. Mais, comme ce n'est pas à moi que tu t'adresses, je peux te renseigner. Mon Identité.

Messages : 85 Points de Création : 3958 Date d'inscription : 10/08/2013

Le petit cheval leva la tête et me regarda de ses yeux marrons . Il me dit :

<<- Aucun équidé qualifié de la sorte n'accepterait de te répondre, jument moyenne. Mais, comme ce n'est pas à moi que tu t'adresses, je peux te renseigner. Mon Identité.>>

Je me mis à tourner au tour de Mon Identité , sans le quitter des yeux . J'avais bien envie de me défouler , mais je crois que je doit éviter de me battre avec les autres chevaux . Bah ! De toute façon , celui là à des couleurs , ce n'est pas vraiment un cheval . De plus , ce petit cheval du nom de Mon Identité m'avait répondu assez bizarrement . Je m'arrêta et lui dis :

- Pour moi , tu restera Petit Cheval .

Je m'arrêta de parler et recula , puis continua à parler .

- Dis moi , petit cheval , les "faux" chevaux peuvent venir ici ? C'est que je n'ai pas envie d'être importuné ou tuer par un de ces imbéciles .

J'avais pris un ton semi-ironique semi-défiant . Une fois ma phrase achevée , je regarda l'horloge . Pas que je voulais savoir l'heure : elle n'affichait pas la bonne heure , puis observa les alentours , sans vraiment quitter des yeux le petit cheval . Non , il n'y avais aucun faux cheval , aucun cheval dis "Divins" pour m'embêter . A condition que Mon Identité me laisse en paix , je pourrais me reposer et manger un peut . Après , je pourrais continuer de découvrir ou re-découvrir ce vaste territoire . De toute façon , il n'étais pas tard et j'avais devant moi cinq-six heures avant que la nuit tombe .

Messages : 197 Points de Création : 3996 Date d'inscription : 24/08/2013

Tiens, pourrais-tu t'en faire une amie ? Non, certainement pas, tu n'aimes personne... En tous cas, elle pense comme toi. Elle n'aime pas les "faux" chevaux. A entendre ce terme, tu hoches brièvement la tête. C'est exactement ça pour toi aussi : des faux chevaux. Des équidés qui en ont pris la forme et le nom, mais qui sont trop éloignés de vous pour pouvoir encore prétendre à cette appellation. Ces équidés que tu détestes, qui t'ont abandonné, que tu espères à tout prix ne jamais rencontrer, sinon tu ne répondrais plus de toi-même. Enfin, tu as trouvé quelqu'un comme toi...

Oui. Mais elle est autrement plus agaçante que moi. Elle me tourne autour, me regarde. Je sens mes tâches roses qui attirent son attention. Elle, elle est baie, et puis c'est tout. Aucune couleur vive lui rappelant les Légendes des Terres. Elle descend de nos ancêtres, et n'a jamais connu de croisement. Ou alors défectueux, comme l'a été le mien. Mais je ne vais pas me risquer à lui poser des questions sur ses origines; je déteste tellement parler des miennes que je n'imposerais jamais ça à quiconque. D'une voix sèche, lui montrant que je partageais les mêmes points de vue qu'elle, je répondis à sa question.

- Les équidés déformés n'ont pas le sens de l'orientation nécessaire pour trouver cet endroit.

Pensivement, je regardais vers l'orée de la forêt. Qu'adviendrait-il si l'un de ces Pégases ou une de ces Licornes nous trouvait ? Ils ne pourraient pas entrer, les sorts de Dwilaïn les en empêcheraient.

- Et puis, si cela venait à s'avérer contraire à mes dires, jamais les arbres ne les laisseraient passer.

Messages : 85 Points de Création : 3958 Date d'inscription : 10/08/2013

"- Les équidés déformés n'ont pas le sens de l'orientation nécessaire pour trouver cet endroit."

Je souris . Ce petit cheval avait donc le même point de vue que moi . Je n'avais encore vu personne qui détestait ses faux chevaux . Le peuple des terres de Maitre Dwilaïn les aimaient bien et ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient . D'après cet équidé , certains lieux était réservé à nous seul . C'était déjà une chose de gagner . Mon Identité semblait perdu dans ses pensées , je le laissa réfléchir . Enfin , il dis :

" - Et puis, si cela venait à s'avérer contraire à mes dires, jamais les arbres ne les laisseraient passer."

J'hocha la tête . Maître Dwilaïn semblait bien aimer sa tranquillité . Non pas qu'il détestait ces chevaux dits "divins" , mais il aimait bien être tranquille , avec les vrais chevaux . Je m'éloigna un petit peut du petit cheval et dis :

- Et d'ou viens tu , petit cheval ? Je rencontre rarement des chevaux dans ton genre .

Ce qui était sur , c'est qu'il ne venait pas des terres crées par les deux autres créateurs . Sinon , il ne vouerait pas une haine entière à ses faux équidés . A moins qu'il lui soit arriver malheur ...

Messages : 197 Points de Création : 3996 Date d'inscription : 24/08/2013

Pris à ton propre piège, mon cher... Tu as voulu jouer au plus intelligent avec cette demoiselle, et voilà maintenant qu'elle te retourne la politesse ! A force de la renseigner, de répondre à ses questions, elle se sent obligée de te rendre la pareille en te parlant. Enfin, surtout en te posant des questions auxquelles tu n'aimes pas répondre. Auxquelles tu ne vas pas répondre d'ailleurs.

Es-tu donc Devin, chère Petite Voix, pour décrire avec autant de sûreté mon avenir ? Enfin, notre avenir plutôt. Mais passons. Je n'aime pas avoir à parler de mes origines. Et puis, à quoi servent les origines ? Simplement à se rappeler le passé; A quoi sert le passé ? A certes pas grand chose. Voire à rien. Il n'y a nul besoin de chercher à connaître le passé et l'origine des gens. Vous ne pourrez que vous attirer haine et suspicion. Et je suis certaine que ce n'étaient pas les intentions premières de cette jument.

- Simple fruit d'un abandon que tu vois devant toi.

Hum. Tu ne dis que ce qui a besoin d'être dit. Avec un peu de chance, elle n'est pas curieuse, et remarquera que tu ne veux pas en parler plus.

- Je ne viens que de mes précédents actes.

Messages : 85 Points de Création : 3958 Date d'inscription : 10/08/2013

<<- Simple fruit d'un abandon que tu vois devant toi.>>

Le petit cheval ne me laissa pas le temps de réfléchir , il enchaîna avec une autre phrase tout aussi mystérieuse :

<<- Je ne viens que de mes précédents actes.>>

Je souris intérieurement . Il ne voulait donc pas parler de ces origines . Malheur devait être un des ses proches amis . Je sent que je vais pouvoir m'amuser . Faire souffrir un petit peut Mon Identité . Et puis , son histoire doit être intéressante . Je réfléchit comment je pourrais lui faire dire . Je ne m'attendais aucunement à un rebondissement de la sorte . Les chevaux de maintenant sont tellement ennuyants . Jamais quelque chose pour les faire souffrir ... pour les voir pleurer . Tellement ... beau , sans défauts . Alors que moi ... j'ait des défauts . Des défauts qui me sont qualités . Je suis un cheval , un vrai .

- Et quels sont tes précédents actes ?

D'accord . Cette phrase était débile . Mais il sera bien obligé de fléchir devant ma présence d'esprit . Car en plus , je suis doué d'un très grande intelligence . Oui , bien sur . Qui ne le sait pas ? C'est évident !

Messages : 197 Points de Création : 3996 Date d'inscription : 24/08/2013

Saches que je trouve cette rencontre fort amusante, mon cher. Plus le temps passe, et plus elle te roule dans la farine. Oui, simple expression, mais ne joue pas sur les mots. Elle se joue de toi, comme si tu étais un minuscule petit poulain naïf et innocent. Si seulement elle savait l'éloignement de cette vérité... Oui, tu es loin d'être ainsi, futile et complètement ignorant. Mais elle s'en moque éperdument. Elle s'ennuie et a besoin de s'amuser. Quoi de mieux que d'embêter un petit cheval rose ?

Laisse-la donc poser ses questions. De toutes façons, je n'y répondrais pas. Ou pas justement, pas exactement. Quels sont mes précédents actes ? La méprise des chevaux anormaux. Une vie loin de tout, sauf de la connaissance. Oui, j'ai beaucoup appris, sans but précis, sans idée derrière la tête. Simplement appris tout ce que ces Terres ont à m'apprendre. Mais pourra-t-elle le comprendre, ce désir, cette curiosité sans bornes ? Peut-être. Après tout, elle pose des questions. Et, même si elle ne le fait que pour combler un ennui mortel, elle ne parle pas d'elle. Elle veut savoir.

- Ecouter et apprendre. Observer aussi.

Tu as encore des mots sur le bout de la langue. Je le sais, je le sens, tu es prêt à les lâcher. Mais tu ne veux pas, tu sais qu'ils seraient malvenus. Et tu ne souhaites plus forcément rester impoli face à cette jument. Elle aussi pourrait t'apprendre quelque chose...

Messages : 85 Points de Création : 3958 Date d'inscription : 10/08/2013

L'étalon semblait réfléchir . Comme à chaque fois que je lui posais une question . D'ailleurs , il passait tout le temps à côté de ma question . Ça commençait à m'énerver . Après tout , tant pis . Ce monde était peuplé d'imbéciles qui , eux , répondent à mes questions . Pourquoi s'embêter ? Il est vrai que je n'avais pas rencontré de cheval depuis belle lurette . Mais c'est normal : j'allais toujours dans les coins les plus sombres .

"- Ecouter et apprendre. Observer aussi."

Je marmonna quelques mots incompréhensible , essayant de faire comprendre à mon interlocuteur qu'il m'énervait . Je lui dis donc , mi-sincère mi-ironique :

- Bien . Alors je vais te laisser . J'ai vus quelques pégases complètement fous qui approchent ici , au fait ... . Tu devrais rester non loin de cet endroit . Il ne te laisseront pas sortir ! Bonne chance , petit cheval .

Sur ce , je m'éloigna de quelques mètres au trot , attendant de voir la direction de Mon Identité . Je savais parfaitement que ce que j'avais dis n'était pas vrai mais il se pourrais que la haine que ce petit cheval voue aux chevaux "déformés" est en fait une forme de peur .

Messages : 197 Points de Création : 3996 Date d'inscription : 24/08/2013

Ne pas te laisser sortir d'ici ? C'était bien le cadet de tes soucis ! Si tu étais d'un naturel nomade, une sédentarité forcée pour quelques heures, quelques jours même, ne t'embêterait pas le moins du monde. A vrai dire, il n'y a pas grand chose qui t'ennuie dans ce Monde. Tu vois passer la vie, sans vraiment faire attention au temps qui passe et que tu gâches en beauté.

Je regarde la jument s'éloigner. Sa longue queue noire se balance à mesure que ses pas l'éloignent de moi. Bon débarras, me surpris-je à penser. Depuis quand je ne dis plus tout haut ce que je pense tout bas ? Hum. Je divague, je divague. Redressant la tête, je hèle la demoiselle pour lui répondre.

- T'ais-je dit que mes parents étaient de ceux-là ?

Tu ne regardes même plus dans sa direction. Tu te moques éperdument de si elle t'a entendu ou non. Tu te moques de savoir si tes mots ont fait mouche ou pas. Bas, mais peut-être pas assez pour masquer tes paroles, tu rajoutes, d'un air de profond dégoût "En quoi devrais-je en avoir peur ?"...